L’Institut Chiffres & Citoyenneté a auditionné le député, président de la Commission des finances de l’Assemblée Nationale, membre de droit du comité d’évaluation et de contrôle des politiques publiques, Gilles Carrez, pour un point sur la dette publique et le déficit des finances publiques.

Constant que la question de la maîtrise des finances publiques reste trop souvent confinée en études et conclusions picrocholines, terreau de réductions médiatiques ou de surenchères partisanes, l’Institut Chiffres & Citoyenneté a engagé des sessions de dialogue entre ses membres, et des décideurs politiques, et experts économiques. Objectif : introduire les enjeux de citoyenneté dans l’objectif de maîtrise des finances publiques.

En situation de déficit chronique depuis un demi-siècle, la France accuse aujourd’hui un déficit qui dépasse 150 milliards d’euros et des intérêts sur la dette à rembourser au-delà de 40 milliards d’euros.

Même en excluant ces intérêts, il reste un déficit primaire de 110 milliards d’euros, qui continue de générer de l’endettement. Si la France n’a pour l’instant pas encore subi d’effet « boule de neige », mais la situation pourrait basculer, dès lors que la dette ne serait plus contrôlable.

La dimension citoyenne de la maîtrise des comptes de la Nation

L’écart entre dépenses et recettes est principalement concentré sur le budget de l’État. À l’origine, les dépenses étaient couvertes par les recettes fiscales. Historiquement, le consentement à l’impôt est une notion née au Moyen Âge, dans les villes libres : l’impôt était levé par le monarque et accepté en échange de protection et de sécurité. En échange de ce service public, les citoyens consentaient à verser des impôts votés par des assemblées.

La situation est différente aujourd’hui. A hauteur de 57% du PIB, les dépenses publiques apparaissent particulièrement élevées ; un niveau comparable seulement à celui du Danemark. Du point de vue politique, certains estiment nécessaire ce niveau de dépenses publiques, tandis que d’autres insistent sur la nécessité de le maîtriser.

Malgré les enjeux de maintien du système de protection sociale français, de solidarité intergénérationnelle, de consentement à l’impôt, d’impact sur le taux d’emplois, ou encore de capacité à maintenir l’activité et l’innovation, le citoyen est trop laissé en marge des questions des finances publiques.